Bonsoir Messieurs, ou plutôt devrais-je dire "Bonjour Messieurs!" au vue de l'heure...
Je ne pouvais commencer cet édito que par une news concernant le plus beau des avions construit par l'homme...
Ce poème vous donnera peut-être un indice...
Ode à l'oiseau blanc
Du plus lointain des firmaments
Seul il avait atteint les cimes
Né il y a quelques trente ans,
L'oiseau volait, toujours sublime !
On l'admirait, cabré, tout blanc,
Pour sa finesse et son allure :
Jamais l'homme depuis mille ans
N'avait réussi telle épure !
En vol, quelles qu'en fussent les phases,
C'était un archange émouvant,
Forme mythique en qui Pégase
Eut vu son maître ailé, planant !
Machine et reine de beauté,
Visage pur sans nulle ride,
Elle était bien notre fierté
Et de records toujours avide !
En majesté sur les tarmacs,
Ils fascinaient, ses décollages...
V1, V2 et les deux machs
Entre les plus lointains rivages !
Dans la lignée du vieil Icare,
Hommes et femmes tous unis
S'étaient donnés à cette histoire
Dont la gloire s'évanouit.
Des ateliers aux équipages,
Qui pourrait un jour oublier
Comment on a tourné la page
Du bel oiseau assassiné ?
Comment chanter cette épopée
Franchie à des pas de géant
Et pourquoi saccager l'odyssée
De l'oiseau-roi, de l'oiseau blanc ?
Qu'il fut honni le sabordage
Du « France » avec son Pavillon
Mais qui eut prédit le naufrage
Du plus racé de nos avions ?
Elles ne battront plus les ailes
De celui qui pour concerto
Dans l'orchestre au profond du ciel
Jouait un si divin solo ;
Et maintenant qu'il est en cage
Tel un violon muet et sans cordes,
Reste le rêve des voyages
Du temps que l'on saluait CONCORDE !
Jacques Dulery-Reyval
Voilà.... Vous l'aurez compris, la news qui suit, concerne l'event IVAO
Concorde sur l'anniversaire des 30 ans du premier Paris/New York... 30 ans!
Pour continuer à faire vivre le mythe, c'est
ICI, avec IVAO... Départ:
13.30 Zulu!
Rien que pour vous, et parsque je sais que vous aimez cet avion, car il nous aura tous un jour ou l'autre fait vibrer, voici un autre poème pour conclure cette première news de
Fréquence Réseau...
A bientôt Messieurs...
Patrice
WGT004
L’oiseau et les hommes
Ils partaient, conquérants d’éther et de soleil,
Les yeux toujours brillants aux étoiles pareils,
S’appuyant sur les vents pour en faire une route,
Bienveillants, attentifs, de l’avant jusqu’aux soutes.
C’étaient des chevaliers, nobles et généreux,
Dans leur grand vaisseau blanc qui écourtait les cieux ;
Accueillants, rassurants, avec un beau sourire,
Ils rapprochaient les terres et ça les faisait rire...
Leur vaisseau ? Un oiseau, du plus blanc, du plus pur
Que l’homme ait façonné, un rêve des plus sûrs
Dans l’imagination à jamais si fertile
Qui voyait s’envoler le plus sauf des asiles.
Des mortels sans compter prenaient du temps au temps
Pour sans cesse chérir l’oiseau au fil des ans,
Chacun savait sa place et chacun savait faire
Comme pour son enfant les gestes salutaires.
Car il devait voler, ce vaisseau de métal,
Franchir toutes les mers dans un bruit infernal ;
Pourtant c’est vers le ciel que son beau fuselage
Se dressait, orgueilleux, en froissant les nuages.
Aussi, jour après jour, toute l’humanité
Qui cajolait ses flancs pouvait se rassurer :
Ceux qui feraient voler dans un cri de victoire
L’oiseau fier et vibrant concouraient à sa gloire !
Capable d’arriver avant d’être parti,
Le vaisseau immortel se savait endurci.
On lui avait donné un nom bien à sa place,
On l’avait baptisé pour qu’il frôle l’espace.
Et c’était chaque jour un moment de fierté
Que d’assister, ému, à l’envol familier ;
La caresse de l’air donnait à sa voilure
Qui s’arrachait du sol une habile cambrure !
Il partait, revenait ; on le voyait souvent
Taquiner de son bec les lointains continents.
Parfois, pour son orgueil, c’était le tour du monde,
Mais c’était enfantin puisque la Terre est ronde...
Je l’ai vu, comme vous, s’élever dans les cieux,
J’ai aimé, comme vous, son voilage audacieux,
Jamais je n’aurais cru qu’un jour le sort se fâche
Sur cette nef du ciel aux si belles attaches...
Ils partaient, revenaient, mais il en manque neuf.
Je suis triste ce soir, mon cœur est un peu veuf :
La souffrance des uns naît d’absence des autres,
Et l’on n’est jamais soi quand on n’est pas un autre...
Philippe Espérandieu